
Le dimanche 9 mars, une nouvelle ère s’est ouverte pour le Canada. Mark Carney, économiste de renom et ancien gouverneur de la Banque du Canada, a été massivement plébiscité à la tête du Parti libéral, recueillant 85,9 % des suffrages. Il succède ainsi à Justin Trudeau, qui avait annoncé son départ le 6 janvier dernier. Avec une avance écrasante sur son unique adversaire, l’ancienne ministre des Finances Chrystia Freeland, reléguée à un modeste 8 %, Carney s’impose comme le nouvel homme fort du pays.
Son accession au pouvoir marque une singularité inédite dans l’histoire politique canadienne : il deviendra Premier ministre sans avoir jamais siégé comme député ni occupé de fonctions gouvernementales.

Un parcours hors normes, entre finance et politique
Diplômé de Harvard et d’Oxford, Mark Carney a bâti sa réputation au sommet de la finance mondiale. Après un passage marquant chez Goldman Sachs, où il a amassé une fortune conséquente, il s’est illustré comme gouverneur de la Banque du Canada, jouant un rôle clé dans la résilience du pays face à la crise financière de 2008-2009.
Se définissant comme centriste, il refuse de voir une opposition entre économie et écologie. Jusqu’à récemment envoyé spécial des Nations unies pour le financement de l’action climatique, il se présente comme l’homme du renouveau.
« Les Canadiens savent que les défis d’aujourd’hui exigent un leadership nouveau, capable de rassembler et de tourner la page des divisions », a-t-il lancé à la tribune, dans un discours empreint de détermination.
Conscient des enjeux économiques, il a promis de remettre le pays sur les rails, assurant que le Canada bâtira la plus forte économie du G7.
Un ton ferme face aux menaces américaines
Le climat tendu entre le Canada et les États-Unis, alimenté par les velléités protectionnistes de Donald Trump, n’a pas échappé à Mark Carney. Dans un discours aussi virulent que stratégique, il a tenu à répondre aux menaces de l’ancien président américain :
« Les États-Unis ne sont pas le Canada et le Canada ne fera jamais partie des États-Unis, sous aucune forme. Nous ne cherchons pas cette bataille, mais, que ce soit dans le commerce ou sur la glace d’un match de hockey, le Canada gagne toujours. »
Cette victoire, il le sait, ne sera pas de tout repos. Les Américains veulent nos ressources, notre eau, notre territoire, a-t-il martelé, avant de prévenir : « Nous ne pouvons pas laisser Trump l’emporter. Nous devons nous tourner vers de nouveaux horizons commerciaux. »
Son prédécesseur, Justin Trudeau, avait lui aussi tiré la sonnette d’alarme peu avant de quitter la scène politique, dénonçant les ambitions de Trump comme une menace existentielle. « La liberté n’est jamais acquise. Même le Canada n’est pas un acquis », avait-il averti.

Un soutien international déjà en marche
La stature internationale de Mark Carney lui vaut déjà des félicitations et des promesses de collaboration. Le Premier ministre britannique Keir Starmer a rapidement salué son élection :
« Je me réjouis de travailler avec lui sur nos priorités communes, notamment au sein du G7, et d’approfondir les liens entre le Royaume-Uni et le Canada. »
Alors que le Canada s’apprête à tourner une page majeure de son histoire, une question demeure : Mark Carney parviendra-t-il à transformer cette vague d’enthousiasme en un leadership durable et puissant ?
Le compte à rebours est lancé.