
Une bourde sans précédent met en lumière une grave faille de sécurité
Lundi, The Atlantic a dévoilé un scandale retentissant : des responsables de l’administration Trump auraient accidentellement partagé des détails cruciaux sur une attaque américaine contre les Houthis au Yémen via un chat Signal. Jeffrey Goldberg, rédacteur en chef du magazine, a révélé qu’il avait été ajouté par erreur à une conversation confidentielle contenant des informations hautement sensibles sur l’opération militaire.
Des plans de guerre révélés par inadvertance
Le 15 mars, avant même que les premières bombes ne frappent le sol yéménite, Goldberg était déjà au courant des détails de l’attaque. En effet, Pete Hegseth, alors secrétaire à la Défense, aurait envoyé un message à 11h44 (heure de Washington) détaillant la stratégie de l’offensive militaire américaine contre les Houthis. Le journaliste affirme avoir reçu ces informations sans y avoir été invité, et ce, à travers un groupe de discussion intitulé « Houthi PC small group ».
Dans ce chat, se trouvaient 18 membres, dont plusieurs hauts responsables de l’administration Trump :
- Michael Waltz, conseiller à la sécurité nationale
- Marco Rubio, secrétaire d’État
- J.D. Vance, vice-président des États-Unis
- Tulsi Gabbard, directrice du renseignement national
- Scott Bessent, secrétaire au Trésor
- John Ratcliffe, directeur de la CIA
- Stephen Miller, conseiller à la sécurité intérieure
- Joe Kent, directeur du Centre national de lutte contre le terrorisme
Un débat interne sur l’attaque
Les échanges montrent un certain désaccord au sein du gouvernement sur la pertinence de cette attaque. J.D. Vance, alors vice-président, s’est inquiété des conséquences stratégiques : « Je pense que nous faisons une erreur. » Il a souligné que seulement 3 % du commerce américain transitait par le canal de Suez, contre 40 % pour l’Europe, s’interrogeant sur la cohérence de l’opération avec la politique de Trump vis-à-vis de l’Europe.
Hegseth, de son côté, a justifié l’urgence de l’attaque en invoquant les risques d’une fuite, d’une action préventive d’Israël ou d’un effondrement du cessez-le-feu à Gaza. Finalement, Vance a cédé, concluant : « Si vous pensez que nous devons y aller, alors allons-y. »
L’attaque s’est déroulée comme prévu, touchant plusieurs cibles à Sanaa. Selon les rapports locaux, au moins 53 personnes, dont des enfants, ont été tuées.
Un scandale aux conséquences explosives
Jeffrey Goldberg a rapidement quitté le groupe et contacté Waltz pour vérifier l’authenticité des messages. La Maison Blanche a confirmé l’existence du chat tout en minimisant la portée du scandale : « Il s’agit d’une démonstration de la coordination approfondie entre nos responsables », a déclaré Brian Hughes, porte-parole du Conseil de sécurité nationale.
Hegseth, interrogé par des journalistes, a rejeté les accusations : « Personne n’a envoyé de plans de guerre. C’est tout ce que j’ai à dire. » De son côté, Trump a esquivé la question, affirmant ne rien savoir et exprimant sa méfiance envers The Atlantic.
Une violation de la loi sur l’espionnage ?
Certains experts en droit de la sécurité nationale estiment que Michael Waltz pourrait avoir enfreint l’Espionage Act, une loi fédérale datant de 1917 qui criminalise la divulgation d’informations confidentielles mettant en danger les opérations militaires américaines.
Les démocrates ont déjà réclamé une enquête approfondie. Hakeem Jeffries, chef de la minorité démocrate à la Chambre des représentants, a appelé les républicains à se joindre à eux pour élucider cette « violation inacceptable de la sécurité nationale ». Le sénateur du Delaware, Chris Coons, a lui aussi réclamé des auditions au Congrès.
Un scandale aux répercussions politiques majeures
Ce scandale révèle des défaillances majeures dans la gestion de l’information classifiée par l’administration Trump. Il pose également des questions sur la transparence et la prise de décision en matière de politique étrangère.
Jeffrey Goldberg’s reporting in The Atlantic calls for a prompt and thorough investigation. If senior advisors to President Trump in fact used non-secure, non-government systems to discuss and convey detailed war plans, it’s a shocking breach of the standards for sharing…
— Senator Chris Coons (@ChrisCoons) March 24, 2025
Avec une enquête probable du Congrès et des répercussions diplomatiques potentielles, cette affaire risque de hanter encore longtemps l’ancienne administration.