Le PDG de Meta, Mark Zuckerberg, a révélé que des hauts fonctionnaires de l’administration Biden avaient exercé des pressions sur Facebook pour « censurer » certains contenus relatifs au COVID-19 pendant la pandémie. Dans une lettre adressée à Jim Jordan, président républicain de la Commission judiciaire de la Chambre des représentants, Zuckerberg dénonce une série de tentatives, initiées par des membres de la Maison-Blanche, visant à influencer les décisions de modération de contenu de la plateforme.
D’après Zuckerberg, ces fonctionnaires auraient « répété à maintes reprises » leur insistance pour que Facebook retire des publications, y compris des contenus humoristiques ou satiriques sur la pandémie. La frustration des autorités, face au refus de la plateforme de se conformer à ces demandes, aurait été palpable. « Je pense que la pression gouvernementale était déplacée et je regrette de ne pas avoir été plus vocal à ce sujet », a écrit Zuckerberg dans sa lettre, datée du 26 août et publiée sur les réseaux sociaux de la Commission judiciaire.
Retour sur une gestion controversée de la pandémie
Cette déclaration marque un tournant dans la position de Zuckerberg face aux efforts visant à lutter contre la désinformation liée au coronavirus. À l’époque, alors que les fausses informations se propageaient en pleine crise sanitaire mondiale, Facebook avait pris des mesures drastiques. En 2021, la plateforme avait introduit des étiquettes informatives apposées sur les publications concernant les vaccins anti-COVID-19. Dès avril 2020, des avertissements avaient été mis en place pour informer les utilisateurs partageant de la désinformation sur le virus.
Cependant, Zuckerberg reconnaît aujourd’hui que certaines de ces décisions pourraient ne plus être justifiées à la lumière des nouvelles informations : « Nous avons fait des choix que, avec du recul, nous ne ferions probablement pas aujourd’hui », a-t-il admis, sans entrer dans les détails.
Réponse de la Maison-Blanche
Face à ces révélations, la Maison-Blanche a défendu sa position, affirmant dans un communiqué : « Face à une pandémie mortelle, cette administration a encouragé des actions responsables pour protéger la santé et la sécurité publiques. Notre position a toujours été claire : nous croyons que les entreprises technologiques et autres acteurs privés doivent prendre en compte les effets de leurs actions sur le peuple américain, tout en faisant des choix indépendants sur les informations qu’ils présentent. »
La gestion de la désinformation liée au COVID-19 a toujours été un sujet brûlant, exacerbé par la méfiance croissante à l’égard des grandes entreprises technologiques. Les conservateurs, en particulier, ont longtemps accusé Facebook de favoriser les priorités libérales et de pratiquer une forme de censure biaisée.
Une nouvelle direction pour Zuckerberg
Dans un autre revirement notable, Zuckerberg a également annoncé qu’il ne ferait plus de dons pour élargir l’accès aux urnes lors des prochaines élections à travers l’initiative philanthropique Chan Zuckerberg Initiative, qu’il gère avec son épouse, Priscilla Chan. En 2020, le couple avait investi 400 millions de dollars pour aider les bureaux de vote à se préparer à la pandémie, notamment en fournissant des équipements de protection, en soutenant les bureaux de vote en voiture et en finançant le traitement des bulletins de vote par correspondance.
« Je sais que certains pensent que ce travail a profité à un parti plus qu’à un autre », a-t-il déclaré, tout en précisant que des analyses ont montré le contraire. « Mon objectif est de rester neutre et de ne jouer aucun rôle – ni même de donner l’impression de jouer un rôle. Je ne prévois donc pas de faire une contribution similaire pour ce cycle électoral. »
Cette déclaration met en lumière une tentative de Zuckerberg de repositionner Meta et de recentrer sa philanthropie dans un contexte politique de plus en plus tendu.