
Avec la venue de la mondialisation et les nouvelles technologies de l’information et de la communication, le monde est devenu un point minuscule, on parle de village global, d’un monde devenu interdépendant, marqué par l’instabilité et de nouvelles menaces. Le terrorisme, les guerres civiles, l’afflux de réfugiés, le protectionnisme, les frontières qui se referment, les crispations et les tensions nationalistes, identitaires et religieuses se propagent. La biodiversité s’érode, notre environnement se dégrade et les ressources naturelles s’épuisent. Les inégalités s’accroissent, les enjeux sont devenus beaucoup plus complexes et difficiles à appréhender donc, il faut s’adapter ! Pour s’adapter, il nous faut des politiques répondant aux exigences de l’heure, une diplomatie qui se réinvente, qui s’adapte aux évolutions du monde.
Ces dernières décennies la diplomatie haïtienne est pointée du doigt. Fustigée, décriée, le porte-étendards de la Première République noire qui devrait servir à faire la promotion du pays dans toutes ses composantes et à protéger ses intérêts ainsi que ses ressortissants à l’extérieur est mis au banc des accusés. Si les écrits prolifèrent à son sujet ce n’est non pas pour en faire l’éloge, mais pour pointer du doigt ses faiblesses, jusqu’à remettre en cause son existence même. Comment en est‐elle arrivée là ? Ces reproches sont-ils justifiés ? Quelles réformes sont nécessaires ? Quel avenir pour la diplomatie haïtienne dans l’arène internationale de ce 21ème siècle ?
Une diplomatie erratique et une influence en baisse
Le monde est chez nous, et Haïti est dans le monde. Grâce à notre histoire, à notre patrimoine, à notre culture. Pourtant, depuis plusieurs décennies, notre influence dans le monde a considérablement diminué. Il faut être lucide. Même si nous gardons un capital de sympathie et de reconnaissance dans de nombreux pays pour avoir renversé l’ordre coloniale et esclavagiste, et malgré ce constat est tangible partout. Haïti a perdu du terrain au sein des institutions internationales et la confiance des partenaires internationaux. Notre présence a globalement reculé sur la scène internationale. Aux Nations Unies, notre parole porte moins, notre place dans la résolution des crises est moins centrale et ceci depuis plusieurs décennies.
Cette situation tient à quatre raisons principales. La première, c’est l’émergence de nouveaux acteurs internationaux, particulièrement en Asie, dont l’influence grandissante diminue celle des démocraties occidentales, donc la nôtre aussi, tant que nous ne parvenons pas à nous affirmer comme acteur véritable. La seconde tient à notre incapacité à mener des réformes structurelles en Haïti et à retrouver une croissance soutenue, à lutter contre le chômage et la corruption et à dégager des marges de manœuvre budgétaire. La troisième, c’est une diplomatie souvent erratique qui a vu se réduire nos espaces d’indépendance et diminuer ce rôle propre à Haïti dans le monde, cette place singulière, cette voix différente, qui nous permet d’être un partenaire de coopération et de dialogue, en conservant nos valeurs et les moyens de tenir nos engagements et protéger nos intérêts. La quatrième c’est le clientélisme politique qui tue notre diplomatie : depuis quelques années, la diplomatie haïtienne est assaillie et prise d’assaut par des individus qui n’ont aucune qualification, aucune notion en politique internationale et aucun sens de l’état, nos représentants sont pour la plupart issus d’accords politiques malsains, nos représentations diplomatiques sont bondées de personnels qui n’ont aucun poste de travail, ajoutent à cela alimenté par un flot de scandale en permanence plongeant ainsi notre diplomatie dans un cercle vicieux qui la tue à petit feu.
Cette situation, qu’il faut regarder en face pour construire l’avenir, n’est pas inéluctable. Nous devons nous donner les moyens de retrouver notre rang et, surtout, de mettre en œuvre une politique étrangère et de défense qui renforce notre indépendance, notre influence et nos intérêts dans le monde. Cela impose en premier lieu de réaffirmer un principe essentiel : la première priorité de notre action internationale est de défendre nos intérêts, ceux des haïtiens, contre toutes les menaces. Ces intérêts peuvent être classés en trois catégories :
1) Nos intérêts sécuritaires, d’abord, c’est avant tout lutter contre toutes les formes de menaces. Protéger les haïtiens en Haïti et dans le monde doit être notre préoccupation constante.
2) Nos intérêts économiques, ensuite, doivent constamment être pris en compte, en Haïti et dans le monde, en aidant nos entreprises à être plus compétitives sur notre territoire, en renforçant notre attractivité et en accompagnant les projets haïtiens à l’international.
3) Nos intérêts climatiques et environnementaux, enfin, liés à la protection de notre environnement et aussi de la planète, en construisant un cadre qui garantisse ses équilibres et sa biodiversité, dans le souci de protéger nos enfants et des générations futures, mais aussi des femmes et des hommes frappés par ces changements. Ces trois catégories d’intérêts ne sont pas négociables.
Les grands Axes stratégiques de la nouvelle politique étrangère
Les priorités suivantes en matière de politique étrangère que constituent ces cinq (5) grandes orientations stratégiques seront donc décisives dans les années à venir pour permettre à Haïti de trouver sa place véritable et son influence dans le concert des nations :
1) Une diplomatie économique pour attirer en Haïti davantage d’investissements et de touristes étrangers, défendre les intérêts de notre économie dans les enceintes internationales, encourager nos PME et ETI à l’export, utiliser au mieux notre influence en veillant à la cohérence entre les objectifs de politique étrangère et intérieure ;
2) Une diplomatie de promotion des valeurs et de la démocratie, en faveur du respect des droits humains, être un partenaire solide vis-à-vis de nos voisins : en œuvrant en faveur de la stabilité, de la prospérité et de la démocratie dans le pays ainsi que sur le continent ;
3) Une diplomatie de la paix et du multilatéralisme pour assurer la stabilité et la sécurité dans le monde, coopérer, sur un plan bilatéral et dans les enceintes multilatérales, avec nos partenaires stratégiques mondiaux, sur un large éventail de questions ;
4) une diplomatie de défense qui nous permettra de développer la coopération en matière de sécurité et défense de manière à être à la hauteur de nos engagements et de nos responsabilités et développer les capacités civiles et militaires nécessaires : en mettant en œuvre une véritable politique de défense et de sécurité nationale ;
5) une diplomatie culturelle et scientifique active qui nous permettra de développer des partenariats scientifiques et d’acquérir des compétences tout en valorisant sur nos acquis.
La politique commerciale internationale d’Haïti
Haïti possède l’une des économies les plus ouvertes du monde mais, cela ne nous sert pas vraiment à grand-chose, tant qu’Haïti se rechigne à trouver sa place dans le système commercial international. Le débat actuel sur l’avenir de la politique commerciale présente donc une réelle occasion de rééquilibrer les choses. Dans ce contexte, notre attention devra également se concentrer sur la question de l’ouverture du marché haïtien aux pays de la communauté Caribéenne et américain. Le marché haïtien est ouvert aux entreprises d’une série de pays, qui rendent cependant souvent l’accès difficile à nos propres entreprises. Dans de nombreux cas, la concurrence est faussée parce que les entreprises étrangères reçoivent des subventions dans leur pays pour devenir plus compétitives chez nous. Nous devons exiger des responsables de la CARICOM et de l’OEA des mesures pouvant mettre fin à ces abus et rendre les relations commerciales avec les pays tiers plus équitables.
Les relations avec nos partenaires comme les États-Unis, le Mexique, le Canada et l’UE sont d’une importance capitale et notre diplomatie doit être déterminée à approfondir encore les relations économiques avec ces États. Les États-Unis restent, notre premier partenaire commercial, et nous devons établir une véritable relation de confiance avec nos partenaires américains et engager un dialogue qui nous permettra, même sur des questions difficiles sur lesquelles nous ne sommes pas d’accord, d’aller de l’avant et travailler ensemble. C’est dans notre intérêt commun, qu’il s’agisse de l’ingérence constante des Etats-Unis, de la France et du Canada dans les affaires intérieures du pays, du changement climatique, de la sécurité, de la migration, de l’accaparement de l’ile de la Navase, partie intégrante du territoire haïtien par les USA, de la restitution de nos avoirs volés lors du pillage de la Banque Centrale, de la Restitution avec intérêts des sommes faramineuses versées par Haïti à la France pour la reconnaissance d’une indépendance gagnée au prix du sang sous la base d’une escroquerie en bande organisée. Ce faisant, il est important qu’Haïti fasse preuve de maturité et agisse avec autant de clairvoyance que possible. Affirmant ainsi la volonté d’Haïti d’être un partenaire véritable, un Etat souverain qui n’a pas à être le vassal d’un autre.
Avec la République Dominicaine, nous devons revoir notre modèle de coopération qui permettra de contribuer à la prospérité et à la stabilité à la frontière par le renforcement des relations politiques et commerciales, sur la base de respect des principes de différenciation et de conditionnalité, de réciprocité en matière commerciale. Selon un recensement de 2010, plus de 180 000 acheteurs et vendeurs participent aux marchés frontaliers, dont environ 95 000 Dominicains et 86 000 Haïtiens. En plus des 4 plus grands marchés à savoir : Ouanaminthe/Dajabón, de Jimaní/ Malpasse, de Elías Piña/ Belladère, de Pedernales/ Anse-à-Pitres, il existe également des centaines d’autres petits marchés (quoique non officiels) situés sur une douzaine de points le long de la frontière. Presque tous ces marchés sont situés du côté dominicain de la frontière. Le marché est bilatéral seulement de nom : les marchandises proviennent principalement du côté dominicain vers Haïti, la plupart pénétrant le marché comme contrebande non soumis aux droits de douanes. La majeure partie de ce commerce bilatéral (85%) se fait par voie terrestre et une grande partie n’est jamais officiellement enregistrée, ce qui rend difficile l’évaluation de l’étendue véritable du déséquilibre commercial Haïti / République Dominicaine. Le commerce informel en Haïti et la migration irrégulière en République Dominicaine engendrent une fraude des deux côtés de la frontière. Ce qui prive Haïti d’une bonne partie de ses recettes fiscales et entrave son développement. Nous devons y remédier !
En Amérique latine, nous devons renforcer nos accords de partenariat avec ces Etats qui s’avèrent être de véritables alliés et partenaires et qui répondent toujours présent quand nous avons besoin d’eux et aussi renforcer notre réseau diplomatique pour répondre à la demande des acteurs économiques ainsi qu’à la demande croissante de services des ressortissants haïtiens qui sont de plus en plus nombreux dans cette région du continent.
Pendant trop longtemps, sous dictat imposé, nous avons refusé la main tendue de pays qui pourraient être de véritables alliés dans la quête de notre autonomie stratégique. Notre politique à l’égard de la Fédération de Russie et de la République Populaire de Chine doit être envisagé sous de nouvel angle, de nouvelle ère doit voir le jour dans la coopération entre Haïti et ces pays, sans faire le jeu de proxy ou être le terrain d’affrontement par procuration non plus des puissances et tout en préservant les valeurs que défend Haïti. Et au-delà des relations traditionnellement étroites qu’entretiennent Haïti avec ses pays voisins et alliés – approfondir ses partenariats avec des pays qui, bien qu’étant plus éloignés d’un point de vue géographique, partagent la vision d’une Haïti ouverte, compétitive et sociale.
Notre Diplomatie économique
La contribution de la politique étrangère au redressement économique d’Haïti constitue l’un des axes d’action majeurs qui doit être assignés au MAE. Cette diplomatie économique fera du soutien aux entreprises à l’international et de la promotion de la « destination Haïti » pour les investissements étrangers une instruction permanente du réseau diplomatique et elle veillera à assurer une meilleure articulation des services et opérateurs concernés par l’action économique extérieure. Les avantages que pourrait tirer notre économie sont évidents et il relève de notre responsabilité d’en faire la promotion dans le reste du monde. Notre réseau diplomatique, c’est-à-dire (24 ambassades, 5 représentations permanentes, 19 consulats généraux et 1 Bureau commercial), à travers le monde est beaucoup trop restreint. Il faut élargir le cadre ! Il est urgent que nous ouvrons plus de bureaux commerciaux et d’investissement dépendant du ministère de l’Économie et des Finances au sein de nos représentations diplomatiques qui pourront accompagner nos entreprises dans leurs démarches et les aider à conquérir de nouveaux marchés.
Dans notre politique étrangère, nous devons nous efforcer d’apporter une valeur ajoutée, fixer des priorités et procéder de manière stratégique, car nos moyens ne sont pas illimités. Il serait très bénéfique d’instituer une conférence des ambassadeurs au sein de la diplomatie haïtienne où nous pouvons faire le point chaque année sur le travail de nos ambassadrices et ambassadeurs, dans le cadre d’une conférence diplomatique, question de ne pas perdre de vue les grandes orientations stratégiques de notre politique étrangère car, nous vivons une époque cruciale.
L’adaptabilité de l’outil diplomatique haïtien
Dans un monde globalisé, complexe et mobile où s’exerce une compétition toujours plus forte, plus féroce, la diplomatie haïtienne sous les auspices du président de la République, par le biais du ministère des Affaires étrangères doit s’adapter pour affirmer son rôle d’animateur des actions extérieures qui concourent à la politique étrangère d’Haïti et à son influence dans le monde.
L’évolution du réseau du ministère des affaires étrangères doit répondre à une exigence d’anticipation et d’adaptation à nos enjeux de politique étrangère, pour accroître l’influence d’Haïti. Elle doit aussi, plus encore qu’aujourd’hui, être mise au service du redressement économique de notre pays, comme au service des nouvelles communautés expatriées qui l’accompagnent, particulièrement s’agissant des enjeux de sécurité. L’approfondissement de la modularité du réseau constitue pour ce ministère un enjeu central de modernisation de son organisation et de ses métiers.
Dans cette perspective, il faut un plan d’adaptation visant à organiser le réseau de l’action extérieure d’Haïti à l’étranger de façon cohérente, dans toutes ses composantes, aboutissant à une cartographie rénovée, répondant aux objectifs suivants :
1) Poursuivre les redéploiements de nos moyens vers les zones géographiques prioritaires, dont les pays émergents ;
2) Expérimenter au cas par cas de nouvelles formes de présence et de représentation ;
3) S’inscrire dans un cadre interministériel renforcé ;
4) Déterminer les leviers de rationalisation et d’optimisation de moyens et de méthodes de travail (adaptation de la carte immobilière, réforme des outils de gestion, rénovation des méthodes de travail).
L’Évolution du métier de diplomate
La nécessité d’un outil diplomatique performant va de pair avec les mutations de notre environnement. Le métier de diplomate ne cesse d’évoluer : la multiplication des acteurs des relations internationales exige du ministère des Affaires étrangères un effort accru d’écoute et d’ouverture sur la société civile et le monde économique ; aux sujets traditionnels de l’activité diplomatique que sont la paix et la sécurité internationale viennent s’ajouter des enjeux globaux tels que la promotion de la démocratie, le développement économique, ou la défense de l’environnement. Le rôle du MAE à l’égard des autres opérateurs de l’action extérieure doit être prioritairement de définir les grandes orientations stratégiques, puis de veiller à leur respect. Pour exercer cette mission, une coordination étroite est nécessaire, tant au sein du ministère, entre les différentes directions, qu’avec les autres ministères compétents intervenant dans un champ de l’action extérieure. La diplomatie économique, à titre d’exemple, constitue un domaine de compétence récent pour le MAE, qui doit le partager avec le ministère de l’économie et des finances tout comme bien d’autres domaines qui seront imbriqués dans l’action extérieure et mené par des agents appartenant à d’autres ministères.
L’efficacité du rôle de coordination des ambassadeurs dépend en premier lieu de leur initiative. L’administration centrale doit les encourager à l’exercer et mettre à leur disposition des instruments dont la qualité peut être améliorée. Les documents mis à leur disposition devraient être plus régulièrement actualisés, les formations existantes pour leurs équipes devraient être mieux mutualisées de manière à offrir une visibilité complète sur la panoplie des actions que les services d’Haïti à l’étranger sont en mesure de déployer dans les domaines culturels et du développement.
Enrichir l’information de l’ambassadeur
Des instructions écrites doivent être remises à chaque ambassadeur avant son départ en poste. Elles doivent désormais être accompagnées de développement sur la politique étrangère et de sécurité et sur le rôle du chef de poste dans ce contexte. Normalement, doit être organisée une réunion d’information générale qui regroupe des représentants de tous les ministères et qui succèdera à une série d’entretiens préparatoires au sein de l’administration. Suit une réunion plus restreinte autour du ministre ou du directeur général, réunion au cours de laquelle intervient, dans la mesure du possible, le titulaire précédent du poste.
Haïti possède quelques Think Tank spécialisés en Relations internationales qui mériteraient d’être valorisés et utilisés de manière soutenue. Le ministère des affaires étrangères pourrait, pour son plus grand profit, nouer des relations plus profondes avec ces Institutions de recherche spécialisée sur les pays et engager une politique active de recrutement en leur sein. En dehors des institutions de recherche haïtienne sur l’étranger, il peut être utile de fréquenter les innombrables Think Tanks étrangers qui ne manquent pas de développer des activités enrichissantes. Ce type d’action permettra de diffuser la vision haïtienne de la politique étrangère et de percevoir, avec plus de pertinence, les tendances suivies par la politique du pays d’accréditation.
Former et évaluer : La formation initiale et continue
Par le passé, le MAE ne disposait pas à proprement parler de structure spécialisée de formation permanente. C’est pourquoi il faut se féliciter de la redynamisation de l’Académie Diplomatique Jean-Price Mars, créée en 1996. Il conviendrait d’étoffer les activités de cet instrument. En plus de la formation des jeunes diplomates, des formations spécifiques pour les chefs de poste devraient être organisées, en particulier en matière de politique d’accueil, d’appréhension de la société dans son ensemble, dans le domaine de la gestion de crise et le travail en équipe.
L’évaluation
Dans son programme de modernisation, le ministère des affaires étrangères pourrait prévoir d’établir un bilan des compétences de ses cadres après dix ans de carrière. Mais le bilan de compétences ne peut être assimilé à une évaluation. Il relève plus de l’outil de gestion prévisionnelle des emplois que de l’instrument d’appréciation relative des chefs de poste. On préconise que l’évaluation pourrait s’articuler de façon plus systématique autour de plusieurs exercices précis, codifiés par une circulaire-cadre quelconque : des instructions élaborées au plan interministériel avant leur départ en poste ; un plan d’action qu’ils rédigent durant la première année de leur séjour et qu’ils viennent présenter au ministère ; un rapport de fin de mission, enfin, dont le caractère synthétique et rigoureux doit se référer aux objectifs qu’ils ont eux-mêmes définis. Dorénavant, il serait plus que nécessaire que le service d’inspection participe à ce travail d’évaluation lors des missions qu’elle effectuera systématiquement, sur une base triennale. Avant le départ de l’intéressé, les inspecteurs pourraient s’attacher à recueillir sur place un maximum d’avis et de jugements sur sa performance, consultant ses collaborateurs à tous les niveaux, ses collègues étrangers, ainsi que de nombreux interlocuteurs de son pays de résidence ; ils analyseront par ailleurs son travail politique, économique et culturel, et jugent de la qualité de son action, de représentation ou de communication, de la valeur de ses contacts, la qualité de la correspondance, de sa connaissance du terrain ainsi que des problèmes fondamentaux du pays.
Délais de traitement des documents administratifs et des demandes de titres
Pour le ministère des Affaires étrangères, la délivrance de titres d’identité et de voyage, ainsi que l’établissement d’actes d’état civil, constituent l’une des bases du service rendu au public que forme nos compatriotes expatriés. Il faut initier des projets visant à alléger les démarches administratives avec le lancement d’un programme d’amélioration et de modernisation de l’administration consulaire qui constituera de doté de nombreux postes consulaires de stations mobiles permettant de fournir un service de proximité qui fait trop souvent défaut. La transition numérique constitue un levier fondamental de la réussite des réformes qui doivent être engagées.
Le monde est en perpétuelle mutation et nous devons sans cesse nous remettre en question afin de relever les nouveaux défis qui se présentent. Il s’agit de s’atteler à la tâche avec un élan renouvelé. L’énergie et l’enthousiasme sont plus que jamais indispensables. Les temps actuels ne permettent pas que l’on se détende et que l’on continue sur des chemins tout tracés.